Moi, Chahir, suis en classe de seconde au lycée Albert Camus. Ma classe est comme les autres, je ne peux rien dire là-dessus. Le lycée aussi. Si on ne compte pas la salle 008. Je sais parfaitement ce que vous allez me demander : « Mais qu’est-ce que la salle 008 peut être ? Explique-nous ! » Alors patientez, chers lecteurs.

                Ce qui est étrange avec cette salle, c’est que d’abord, nous les élèves, on ne trouve jamais cette salle, sauf quand un adulte de lycée nous y accompagne. Donc ils ne nous accordent aucune crédibilité quand on leur affirme que la salle est hantée ! Je sais que vous allez encore me dire : « Hantée, on trouve que c’est quand même tiré par les cheveux, admets simplement que toi et tes amis, vous êtes incapable de trouver cette fameuse salle 008 seuls ! » Je vous avais dit de vous taire et que j'allais m’expliquer ! Alors d’une, la salle est impossible à trouver seul et de deux, il se déroule quand même des choses bien étranges pendant les heures de cours à l’intérieur de cette salle uniquement.

                D’abord, quand on entre, on a la stupéfaction de voir ou plutôt d’entendre le professeur nous ordonner non d’écrire sur les tables mais sur les chaises et non de nous asseoir sur les chaises mais sur les tables ! Autant dire qu’on le sent, le mal de dos, à la fin du cours. Mais je n’ai pas fini. Ensuite, quand on doit recopier quelque chose que le professeur a écrit au tableau, il nous écrit... mais dans une de ces langues ! On se demande si c’était un mélange de japonais ou de coréen avec du chinois. Mais le plus frustrant, c’est que, à la fin du cours, quand la cloche sonne, le professeur nous demande : « Qui s’est amusé à écrire ça au tableau ? Et qu’est-ce que vous faites dans cette posture ?! Allez, sortez de cette salle et en cours ! » On a trouvé une théorie à tout ça : on pense que la salle 008 transforme les professeurs en on en sait quoi et leur rend leur état normal au moment où la cloche sonne.

                Vous direz peut-être que je commence à devenir fou mais il fallait bien que j’en parle à d’autres personnes que celles de ma famille et du lycée, ou plutôt que les adultes du lycée.